Le DISC est le résultat de travaux de recherches du docteur en psychologie et professeur d’université William Moulton Marston qui se trouve être aussi le créateur du détecteur de mensonges – et de Wonder Woman !
Le concepteur du langage DISC
Le docteur Marston est en effet un personnage très intéressant et atypique. Après avoir étudié le droit à Harvard, il s’est intéressé à la psychologie et a entamé – entre autres – une thèse pour montrer le lien entre les émotions que les individus ressentent et leur comportement.
Dans le but de démocratiser ses recherches, il a synthétisé l’ensemble de ses travaux dans un livre intitulé “Emotions of Normal People”, paru en 1928. Il y développe la théorie du DISC où il considère que les individus expriment leurs émotions par le biais de quatre réponses primaires : Dominance (D), Influence (I), Stabilité (en anglais Submission, S), et Conformité (C). Ces réponses sont liées à la façon dont l’individu perçoit son environnement, hostile ou favorable.
Plutôt que de classer chaque profil dans un tableau, il pense à un disque divisé en quatre couleurs par deux axes et comportant 16 types de comportements différents. Toutes ses recherches sont libres de droits, et ont permis par la suite de créer un questionnaire pour identifier la catégorie de chaque individu – il en existe de multiples. Cette méthode est toujours très utilisée en entreprise car elle génère une meilleure communication et réduit les potentiels conflits.
Le co-inventeur du polygraphe
Lors de ses recherches pour sa thèse, il assiste à plusieurs conférences sur la psychologie du témoignage, donné par le psychologue, plutôt controversé, Hugo Münsterberg. Le docteur Marston s’inspire de ces travaux pour montrer que le mensonge peut être détecté à travers la réaction physiologique à l’éventuel malaise d’un individu face à une tromperie consciente. L’enjeu est de discerner les changements physiologiques associés au mensonge conscient et ceux liés à d’autres émotions. Il souhaitait concevoir une technique d’interrogation qui objectiverait les réactions physiques. Mais après avoir terminé sa thèse de doctorat, qui posait les bases théoriques du polygraphe, il n’a obtenu aucun résultats scientifiques vérifiables. C’est le jeune étudiant canadien en médecine, John Augustus Larson, qui ajoutera à l’outil la fréquence respiratoire et le rythme cardiaque. À ce jour, le polygraphe moderne est toujours très discuté.
Le créateur de Wonder Woman
Parallèlement à ses recherches, le docteur Martson suit avec attention le tout premier mouvement féministe, incarné par les suffragettes. Ces dernières, pour illustrer leurs propos, s’appuient sur les mythes de l’antiquité grecque comme celui des amazones. Filles d’Arès, le dieu de la guerre, la nation des femmes amazoniennes aurait été créée suite à la rébellion contre une société dominée par les hommes. Leur gouvernement était composé exclusivement de femmes et chacune d’elles étaient des guerrières, fières et puissantes se battant à armes égales contre des hommes. D’ailleurs, de manière anecdotique, le docteur Martson vivait avec son épouse, ainsi que l’une de ses étudiantes, dans ce qu’il considérait “son utopie féministe”.
Dans les années 1920, il souhaite faire connaître ses différentes théories, pour cela il se rapproche du monde du cinéma, des comics books et va jusqu’à se mettre en scène dans des publicités. A ce moment-là, certaines associations familiales se plaignent de la violence des bandes dessinées de DC Comics. Le docteur Marston saisit l’occasion pour les défendre publiquement. L’entreprise de bandes dessinées décide alors de l’engager pour son image de “garant de la bonne morale”.
En 1941, inspiré par l’image de l’amazone des suffragettes, il crée le personnage de Wonder Woman. Selon lui, les femmes influencent la société de manière positive tandis que les hommes sont menés essentiellement par leurs pulsions de dominer et de détruire. « Wonder Woman a été conçue par le docteur Marston dans le but de promouvoir auprès des jeunes un modèle de féminité forte, libre et courageuse pour combattre l’idée que les femmes sont inférieures aux hommes », soulignait un communiqué de presse lors de la création du personnage.
Et comme tout est lié, peut-être avez-vous déjà compris d’où provient la parabole du lasso magique de Wonder Woman qui oblige son adversaire à dire la vérité !