C’est aussi une question de profil DISC.
Juin, fichu mois d’examens. L’heure du bilan personnel pour nos enfants et étudiants, mais aussi du bilan collectif pour nos dirigeants : « nos jeunes vont-ils réussir leur année… grâce à notre réforme ? » Courageux exercice en vérité de chercher le meilleur apprentissage pour tous, quand le DISC nous apprend que les capacités et méthodes de travail sont propres à chacun, déterminées par notre tempérament et notre façon naturelle d’assimiler un nouveau sujet. Alors là aussi, Apprendre sur soi aide à mieux Apprendre pour soi !
Non, il n’y a pas de ‘bons’ et de ‘mauvais’ élèves !
Et non, on ne rejettera pas, non plus, la cause d’un échec sur les incompétences supposées de tel ou tel professeur. La réalité est que chaque individu a un système d’apprentissage qui lui est propre. Nous avons tous notre manière la plus efficace d’enregistrer une information. Certains ont besoin de comprendre les origines de tel événement, là où d’autres s’attacheront à la finalité. Certains ont une mémoire visuelle ou auditive, plus à l’aise dans un enseignement participatif. D’autres ont le besoin d’écrire, de se relire, et de travailler concentré, en solitaire.
La difficulté est alors pour chacun de pouvoir progresser individuellement, dans la dynamique commune d’une classe de 20 ou 30 personnes, avec des professeurs également différents dans leur approche pédagogique.
Bien sûr, nous n’allons pas tenter ici de trouver la formule éducative idéale pour tous. L’idée est plutôt de permettre à chacun d’identifier ses méthodes clés afin de pouvoir les appliquer efficacement, selon son tempérament.
Petit exercice pour vous situer, d’après les 4 profils du DISC : « Pose-moi ta question, je te dirais qui tu es. »
« A quoi ça sert d’apprendre ça ? » – Le profil Dominant
Vouloir acquérir une notion dans un objectif précis, transformer une connaissance en action et en résultat, révèle un tempérament de compétiteur. Le ‘Dominant’ cherche à savoir et à contrôler les choses, avec souvent une idée préconçue sur les sujets abordés. Il a besoin d’explorer, de se faire son propre jugement sur une expérience ou un fait, plutôt que de l’accepter de façon objective.
En sciences physiques par exemple, il devra essayer, réajuster, par lui-même pour en tirer ses propres conclusions. En histoire, un événement sera le résultat d’un cheminement stratégique et d’une suite logique de faits, pour être accepté.
Il pense vite, agit vite, et par conséquent se lasse vite si l’enseignement traine en longueur ou s’attarde sur des notions qu’il juge inutiles ou maîtrisées pour sa part.
L’échange avec l’enseignant ou le formateur sera productif si l’élève se sent acteur dans son apprentissage, et peut exprimer ses opinions. Le professeur devra en revanche éviter l’affrontement si ses idées sont contraires à celles enseignées. L’astuce est alors d’impliquer les autres afin de nourrir un débat plutôt qu’un conflit. L’étudiant ‘dominant’ aura ainsi le sentiment valorisant d’être entendu et moteur pour la classe. Ces cours enflammés – de philosophie ou d’économie notamment – sont souvent les plus mémorables !
« C’est marrant, qui a dit ça ? » – Le profil Influent
On peut sembler volubile et être très à l’écoute. Paraître distrait et se montrer en même temps très réceptif. Ce sont en quelques mots, les traits de caractère de l’élève dit ‘Influent’. Très ouvert à toute forme d’enseignement, à la découverte de nouvelles théories, il a besoin d’anecdotes, de jeux et d’échanges, d’expérimenter pour fixer les choses dans sa mémoire.
Sensible aux personnes qui l’entourent, il adore les apprentissages interactifs, les travaux de groupe et les démonstrations visuelles plutôt que les cours trop théoriques. Un exposé de SVT, préparé à plusieurs avec des schémas commentés, retiendra beaucoup plus son attention que la lecture scolaire du chapitre. Encore mieux si une citation étonnante ou une plaisanterie vient se glisser dans la présentation. C’est l’illustration parfaite de la fameuse méthode du ’Apprendre en s’amusant’.
Il attend également du professeur un rythme soutenu, des explications rapides pour capter son temps d’attention et stimuler son intérêt. Si cet étudiant devient perturbateur, même de façon amusante par quelques blagues ou commentaires sur le cours, c’est souvent le signe d’un début d’ennui ou de décrochage sur le sujet… tout en voulant détendre et fédérer le groupe autour de lui.
« Comment allons-nous faire ça ? » – Le profil Stable
Calme et « bon élève », ce profil est en général le plus sensible à la méthode d’apprentissage. Il est dit ‘Stable’ dans le sens où il a besoin de savoir où il va et ce qu’on attend de lui. Il veut être rassuré sur ce qu’il va apprendre, ce qu’il doit comprendre, et comment procéder pour y parvenir.
Par exemple, pour un problème mathématique, une fois qu’on lui a dit les formules et les théorèmes étudiés, qu’on lui a montrer comment les appliquer, il se montrera volontaire pour faire les exercices en confiance. De même en littérature, il sera heureux de réaliser sa dissertation, s’il a bien compris en amont les notions à aborder et comment construire une composition cohérente. C’est à partir d’une base structurée qu’il laissera libre cours à ses idées et sa créativité.
Du côté des enseignants, ce profil est spontanément apprécié, pour sa réceptivité et son écoute. Il prend le temps d’observer avant de mettre en application. Il a tendance à poser des questions pour bien acquérir chaque notion et lever tous les freins à sa compréhension. Il attend donc des réponses nourries et une certaine forme de patience de la part du formateur (sachant que celui-ci doit aussi être efficace et rapide pour garder l’attention des autres profils de la classe !)
« Pourquoi faire comme ça ? » – Le profil Conforme
On qualifie ce tempérament de précis, analytique et avide de savoir. Et pour cause ! Véritable auditeur actif dans son apprentissage, il veut connaître le Pourquoi des choses, en profondeur. Aussi bien sur le fond des sujets abordés, que sur la forme des devoirs à réaliser.
Il a besoin de méthode, d’informations structurées, pour avancer comme il l’entend et réussir du premier coup. Autonome et rigoureux, il est du style à réaliser des fiches pour ordonner les idées des cours et mieux les mémoriser. Pour y inscrire aussi ses questions personnelles, afin d’y revenir avec le formateur et de bien faire le tour d’un sujet.
On le trouve pleinement épanoui sur des compositions d’histoire ou de littérature, qu’il pourra nourrir de citations, de dates ou de faits précis. Mais aussi dans la réalisation de problèmes scientifiques, où il s’attachera à démontrer la logique du raisonnement au-delà du résultat.
De la part de l’enseignant, il attend des faits précis, des données claires et justifiées. Son exigence envers lui-même l’amène à en attendre autant du formateur. Ce qui peut lui donner l’image de quelqu’un de très critique, pointilleux, là où il n’est souvent question que de précision et de quête de vérité.
Vous reconnaissez-vous, ou vos enfants, dans l’un ou l’autre de ces profils d’Apprenant ?
Il s’agit bien sûr de grandes tendances et il n’est pas rare qu’un individu combine deux types de comportements, ou des attitudes différentes selon les matières qui l’intéressent ou non.
Que vous soyez dans la team « Quoi », « Qui », « Comment » ou « Pourquoi », il ressort en tout cas que se poser des questions, reste une méthode d’apprentissage clé pour développer de l’intérêt dans chaque sujet, approfondir, s’approprier des notions et les nourrir de ses propres réflexions.
Connaissant maintenant votre comportement spontané, il deviendrait intéressant de vous forcer à vous poser les questions qui ne sont pas naturelles pour vous. « J’ai bien compris le Pourquoi, mais Qui est à l’origine de cela ? Quelles théories en sont ressorties ? Et Comment les mettre en œuvre ou les appliquer à présent ? »
Se poser des questions, c’est agir pour mieux comprendre l’information, et le fixer dans un des nombreux coins de sa mémoire. Alors bon travail à tous…
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Crédit photos : Pixels, Pixabays, cottonbro, ketut-subiyanto, oxanne-minnish, keira-burton