Comment notre naissance impacte notre personnalité.
On dit souvent que notre caractère se forge avec nos expériences, nos rencontres, notre environnement familial et nos cercles d’amis. Et si tout se jouait déjà dès notre entrée dans le monde ? Plusieurs études démontrent que notre naissance, notre ordre d’arrivée, la taille ou l’absence de fratrie, donnent déjà les premières couleurs de notre personnalité. Plutôt qu’une fatalité ou des règles absolues, voyons là des pistes de compréhension de nos enfants…
Notre caractère façonné par ordre d’arrivée
Nul besoin d’être psychologue pour constater que des parents sont plus disponibles pour leur premier enfant que pour les suivants. En partant du postulat que chacun a été désiré, attendu et choyé dans un cadre familial serein, la nature humaine et la réalité du quotidien font que l’aîné aura toujours ces quelques mois privilégiés d’attention exclusive, là où ses frères et sœurs devront se partager le temps, la fatigue et l’impatience de leurs parents, en plus de composer avec les humeurs fraternelles.Prenons les enfants dans l’ordre…
L’aîné, le premier, l’enfant-roi, reçoit normalement beaucoup d’amour et d’attention. Une place de choix rassurante qui sera perturbée à l’arrivée de frères et sœurs. A la fois formateur et conflictuel, le devoir de partager le « temps de parent disponible » l’amène en général à forger un comportement rebelle et dominant, dans ce souci de garder sa place.
De plus, il sera plus vite responsabilisé par ses parents pour montrer l’exemple, s’occuper des plus petits. A l’adolescence, ce sera le premier à devoir batailler pour négocier des sorties et obtenir son indépendance. Il apprend alors à s’imposer, à s’affirmer avec autorité, tout en développant un esprit consciencieux par son sens des responsabilités.
Le deuxième, dit l’enfant « sandwich », « l’intermédiaire », « l’entre-deux », a déjà une position plus difficile, dont les nominations un peu péjoratives sont significatives. On se place ici dans le cas d’une fratrie d’au moins 3 enfants où il n’est plus le petit dernier. Il doit donc toute son enfance (voire toute sa vie) faire sa place entre un aîné bien installé et un petit dernier chouchouté. L’idée n’est pas de noircir le tableau. Cela explique pourquoi le cadet, profitant d’un peu moins d’attention de ses parents, se montre souvent plus fin négociateur et révèle un profil conciliant et influent plus développé pour parvenir à ses fins.
Le petit dernier, l’enfant chéri, le chouchou, profite du meilleur de sa famille : des parents plus fatigués mais plus calmes et permissifs, ainsi que des frères et sœurs prêts à jouer et s’occuper de lui. Résultat : il ressent moins le stress de règles d’éducation parfaites, il subit peu les conflits fraternels qui se jouent surtout entre ses aînés. Il est donc bien dans sa peau, avec une vision plaisante de la vie, dans l’harmonie et la sérénité. On lui attribue souvent un comportement stable, qui se confirme avec les années. En revanche, habitué en général à obtenir ce qu’il souhaite, il accepte difficilement qu’on lui refuse quelque chose. On le trouvera capricieux, du fait de sa confiance en lui qui lui donne ce caractère dominant sur ses choix et ses désirs. Il sait ce qu’il veut !
Et l’enfant unique : un mental d’aîné ou de chouchouté ?
Là aussi, il est impossible de généraliser. On constate néanmoins des traits de caractère récurrents, du fait de cette enfance « en solitaire ».
Même si ses parents veillent à le sociabiliser au contact d’autres enfants, il prendra l’habitude de s’occuper seul et de s’épanouir dans un environnement bien à lui. Il en résulte souvent un comportement stable, avec un goût pour la tranquillité et la réflexion.
En parallèle, s’il côtoie peu d’enfants, il grandit donc dans un monde d’adultes, plus souvent inclut aux discussions de ses parents et de leurs amis. Il peut en retirer une maturité précoce, mais aussi l’obligation de suivre certaines règles et exigences attendues de lui. Ou bien, sur-cajolé à la maison, il pourra se trouver en insécurité à la sortie du cocon familial. Des situations qui peuvent engendrer un profil conforme et consciencieux, centré sur des activités en autonomie et le plaisir du travail bien fait.
Des clés pour une éducation adaptée
Bien sûr, ce ne sont là que des grandes tendances. Il serait mensonger d’en tirer des règles strictes, tant il y a de paramètres pouvant influer sur nos comportements (stress de l’accouchement, climat familial, perte d’un parent, milieu social, éducation…). Sans parler du genre et des rapports garçon-fille. Car par exemple, un aîné garçon, à tendance dominant, développera une sensibilité différente s’il se trouve entouré de sœurs, plutôt qu’en conflit récurrent avec des frères bagarreurs. Certaines recherches tendent même à trouver des liens de corrélation entre notre tempérament et notre saison de naissance.
Néanmoins, cette prise de conscience est utile pour adapter son mode d’éducation selon le comportement identifié.
– A un enfant au comportement Dominant, on veillera à donner un cadre dans lequel il pourra avoir le contrôle, prendre ses responsabilités et ses décisions, relever des défis et réussir ce qui lui est confié.
– Un enfant au tempérament Influent appréciera d’être valorisé dans ce qu’il fait, de recevoir des marques d’affection, de reconnaissance, d’être reconnu pour son esprit plaisantin ou applaudi pour ses pitreries. Il aura besoin d’être encouragé et guidé pour bien faire ce qu’il entreprend, afin d’en tirer satisfaction.
– Un enfant identifié comme Stable aura besoin de repères et recherchera des explications rassurantes en cas de changement important. Plus discret sur ses émotions, ses craintes ou ses colères, il sera sensible à des temps d’échanges pour aborder les choses en confiance ou faire des choix l’esprit serein.
– Un enfant avec une personnalité Conforme demandera du temps et de la tranquillité pour accomplir ses tâches, sans être contraint ou bousculé. Il aura aussi besoin d’aide et d’un climat sécurisant pour gérer un conflit, aborder une situation déstabilisante ou faire face à une déception.
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