Non, notre personnalité n’est pas une fatalité !

Comment distinguer la part innée et ce que l’on peut changer ?

« Je suis comme ça, on ne me changera pas ! » Combien de fois avons-nous entendu cette phrase pour expédier une conversation ou clore un débat ? Certes une personnalité peut expliquer une décision ou un comportement. Mais elle n’est en aucun cas une fatalité ! Si les scientifiques s’accordent à penser qu’une part importante de notre personnalité est innée, il ressort qu’une autre part peut évoluer, naturellement ou volontairement, amenant parfois des comportements étonnants ou contradictoires en chacun de nous… et révélant 2 couleurs dans notre profil DISC !

Pour être tout à fait clair, nous ne parlerons pas ici des troubles de personnalité relevant des maladies mentales, ni des changements psychiques ou psychiatriques, résultant d’un traumatisme. Mais sans être schizophrène, nous pouvons tous, un jour ou l’autre, changer d’attitude, d’opinion ou d’action, face à une situation. Prendre une décision ou éprouver une émotion qui soit contraire à ce que l’on attendrait de nous habituellement. Et entendre la surprise d’un proche : « Cela m’étonne de toi. » ou « Je n’aurais pas cru, tu as changé. » 

C’est ce moment où notre part d’inné se fait discrète, pour laisser la place à une nouvelle facette de notre personnalité.

Car une part de notre personnalité est bien innée et prédéterminée.

D’après différents chercheurs en génétique et en biologie, 40 à 60% de notre personnalité est acquise dès notre naissance. Cette part innée et immuable en chacun de nous, est soumise à de nombreuses recherches pour tenter d’en comprendre les mécanismes… et les mystères.

Des études en génétique moléculaire visent à établir des corrélations entre certains gènes et des traits de personnalité. La génétique comportementale cherche à voir la contribution éventuelle de nos gènes à certaines formes d’intelligence ou de troubles mentaux. Des spécialistes en biologie cérébrale se réfèrent quant à eux, aux neurosciences et aux technologies de type IRM pour effectuer des analyses mesurables et observer par exemple les réactions du cortex à différents stimuli, chez des personnes aux personnalités opposées. 

Les résultats de ces études permettent d’établir des liens, des influences entre nos gènes et nos comportements humains, sans toutefois pouvoir en tirer de vérités absolues ni de conclusions définitives, car toujours sujettes à des interprétations subjectives (et encore beaucoup d’incompréhensions).

La seule certitude qui nous intéresse aujourd’hui, est que nous avons bien 50% de notre personnalité qui évolue dans notre vie. Et qui fait de nous des personnes si intéressantes (si, il faut bien le dire).  

Qu’est-ce qui peut dessiner les autres facettes de notre personnalité ? 

Eh bien, à peu près tout ce que nous vivons depuis notre 1er cri sur terre : aussi bien des facteurs externes – nos rencontres, notre environnement, notre parcours de vie – qu’un processus interne – notre développement personnel, notre construction psychique.

– Dès la naissance : le modèle de notre cercle familial 
Nos parents, notre fratrie et les proches qui nous entourent, sont nos premiers référents humains en tant qu’enfant. Nous cherchons dans un premier temps à reproduire ce que nous voyons, à nous identifier aux comportements, aux réactions que nous percevons. Nous pouvons aussi nous en différencier, nous y opposer pour nous affirmer en grandissant (et pas uniquement à l’adolescence !) 
Il s’agit d’une première forme d’évolution naturelle de la personnalité, par « maturation ». 

Où se situe la part d’inné dans cette phase ? Elle est bien là dès le départ. Car ce ne sont pas les personnalités de la famille qui vont définir celle de l’enfant. Mais celui-ci va apprendre à interagir avec elles en fonction de ses ressentis et de sa nature propre. Pour reprendre les « typologies Jungiennes » (de Carl Gustav Jung, en 1921), un enfant de nature Introvertie élevé par des parents Extravertis adoptera petit à petit leurs façons de se comporter en certaines situations, sans perdre sa nature profonde qui pourra s’exprimer en d’autres lieux avec d’autres personnes. D’où la surprise de certains parents : « Je ne comprends pas que notre garçon si bavard et si sociable dans nos fêtes de famille, soit si timide en classe ! »

– Dans nos parcours : les rencontres amicales et professionnelles
Nous avons tous vécu cette envie d’intégrer un groupe de copains trop cool ; ce besoin de se montrer parfait pour séduire la fille ou le garçon qui nous plait ; sans parler de notre préparation avant un entretien d’embauche. Autant de situations où nous remettons en cause, plus ou moins consciemment, notre personnalité afin de correspondre à celle « attendue ». Il y a bien sûr des connexions naturelles où cela marche en nous montrant tel que nous sommes. Mais le plus souvent, une forme de pression sociale, une quête de perfection, une course à la performance, développent en nous de nouveaux comportements.
On parle alors d’une évolution de la personnalité, par « intégration ».

Certains ne voient là que des signes d’adaptation évidents selon les contextes, sortes d’instincts de survie indépendants de la personnalité. Mais leur effet a pourtant bien un impact sur nous. Une fois le groupe intégré ou le contrat signé, la satisfaction ressentie nous incite à conserver ces traits de personnalité qui nous ont mené au succès.
Chaque nouvelle expérience, décision ou challenge, imprime ainsi en nous de nouvelles attitudes pour les surmonter. Autant de traits qui redessinent les contours de notre personnalité.

– Toute notre vie : la découverte de soi 
Fort de nos découvertes et de nos évolutions, un processus interne s’enclenche. Une sorte de transformation psychique qui nous fait intégrer progressivement les différents aspects assimilés dans notre personnalité. Nous ne cessons au quotidien d’ajuster notre comportement en réponse aux attentes de nos interlocuteurs, par souci de conformité ou d’opposition, avec naturel et habileté.
C’est cette évolution permanente, par « individuation », qui nous fait devenir « qui nous sommes ».

Ce travail long et inconscient se poursuit à chaque étape de la vie, sans cesse nourrit par les événements qu’elle nous réserve, auxquels notre personnalité innée n’est pas toujours préparée. C’est cette force d’adaptation et cette évolution constante qui rendent chaque personnalité unique, subtile combinaison de traits immuables et de traits changeant.

Mais alors comment définir sa personnalité, à partir d’autant de paramètres ?

La personnalité d’un individu ne se résume pas en une phrase. Et c’est tant mieux ! Elle doit nécessairement tenir compte des environnements et des situations vécues, pour dresser le portrait le plus complet et le plus riche possible de la personne.

Si l’on prend la méthode DISC, ou test des 4 couleurs, il n’est pas rare que deux couleurs ressortent dans notre profil à l’issue du test. Complémentaires ou parfois très opposées. Oui, une personne peut être à la fois Dominant et autoritaire dans certaines situations, et Stable, posé, le reste du temps. Ou alors très Influent et loquace dans un groupe, aussi bien que Conforme et secret dans l’intimité. C’est justement parce que le DISC révèle.  

C’est pourquoi, le profil DISC parle de Comportement naturel – la part innée ou le « Moi privé » qui s’exprime spontanément quand nous sommes seul, avec nos proches ou en situation de stress – et de Comportement adapté– le « Moi public » qui ressort le plus souvent en milieu professionnel ou dès que nous côtoyons de nouvelles personnes en soirée, en vacances, en rendez-vous…

Ces deux comportements peuvent être très proches pour des personnes constantes en toutes situations, ou plus éloignées pour les personnes amenées à s’adapter à différents codes relationnels. Identifier nos différents comportements, c’est-à-dire les facettes de notre personnalité, nous permet de mieux comprendre nos réactions dans la vie de tous les jours. De plus, en superposant nos comportements avec le DISC, nous pouvons dégager nos aptitudes et nos forces dans les relations et interactions avec les autres.

Cela nous aide même à mieux décoder la personnalité de nos interlocuteurs et leur variation selon les contextes. « Tiens, ce collègue qui paraît si sérieux au bureau, s’est révélé très sympathique et fêtard lors de notre séminaire à la montagne », « Je comprends mieux l’attitude réservée de ma femme, d’ordinaire si joviale, quand j’ai invité à dîner mes nouveaux amis du tennis ».

Toutes nos personnalités vont donc changer ?

Oui… et non. En psychologie, il n’y a jamais ni injonction, ni fatalité, nos parcours et nos choix de vie sont si différents. Mais le simple fait de savoir que notre personnalité « peut » changer, répond à de nombreuses interrogations personnelles. 
Et ce, que notre changement soit volontaire…

« Je me déteste quand je réagis comme ça ! » 

La personne décide de réfléchir à son comportement et de le modifier les prochaines fois. Quitte à se faire accompagner par un coach en développement personnel.

… ou inconscient :

« Je m’étonne d’avoir réussi à gérer cette situation. Je n’étais pas comme ça avant » 

La personne prend conscience de son évolution personnelle et accepte ses nouvelles facettes.

Les désirs ou les causes d’une évolution de personnalité sont donc multiples et propres à chacun. Alors, changer ou ne pas changer : libre à nous d’en décider. L’important est de bien se connaître, pour découvrir nos forces et nos qualités qui nous rendent unique. Et de finalement pouvoir se dire « Je suis comme ça… mais je peux changer ! ».

Si vous souhaitez voir si votre profil DISC à changer et si votre personnalité a évolué, vous pouvez faire ou refaire le test sur force4DISC.com. N’hésitez pas à nous partager votre expérience sur les réseaux.